Les mondes fantastiques en construction. Pince de crabe se finalise, trouve sa dentelle et son rythme de sublimation. Il faut un peu de temps, un peu de confiance dans un spectacle pour attendre qu'il se cristallise.
C'est à cet instant qu'il commence a grandir réellement. Une opération presque magique toujours aussi surprenante.
L'aisance des comédiens des vidéastes ou du musicien aidant, les anticipations, les finesses de jeu, la densité, la fluidité, tout ceci participe de la révélation du coeur de cette affaire. Mais aussi ce mystère d'un alliage de pensées, d'une focal d'existences.
Et d'un coup le résultat dépasse la simple somme des éléments en présence. Une sorte de résonance, un type de supraconduction, une chimie de l'émotion.
On découvre alors les sens cachés et les sous-entendu, l'ellipse prend son envol, l'esprit du lieu bat des ailes et la mémoire d'un futur nourrissant vient au fur et à mesure remplacer la simple histoire.
Changement de monde et repasse de l'autre côté, la bascule vers ce pays des merveilles. Sentiment partagé entre plateau et salle, une communion d'histoires individuelles. Une élévation des cristaux.
Et parfois non. Parfois pas. Pas encore. C'est un moment qui peut nous échapper. Rien n'est joué jamais. Comme dans la vraie vie. Un spectacle qui s'élève cela ressemble à une rencontre. Une histoire d'amoureux. Et cela peut s'enfuir, un léger dysfonctionnement, une minuscule désynchronisation, une vie ailleurs et le château de carte s'effondre. En silence.
En cela la magie de ces instants où l'on perçoit le bateau ivre. C'est ici, c'est cela, à ce moment, juste, que l'on peut aussi se sentir vivre d'altitudes irremplaçables.
Mais bon. Il reste trois jours avant la pseudo première (200 juges de 6 balais). Alors, s'agirait qu'il décolle avant le bout de piste ce jeune public !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire