Et voilà la situation, plage acoustique improvisée d'aérophones et de diverses environnements sonores où s’insinue le texte de Benoit Fourchard, éclaté, éparpillé, désarticulé démantibulé et remis d'aplomb par Jeff Gondek, par ci par là, en multidiffusion.
La méthode Maxwell* des Fruits du hasard* (Coco Bernardis qui met ici en jeu) respecte c'est sur la norme ISO 9001* avec "ses exigences organisationnelles requises pour l'existence d'un système de qualité".
Qualité de l'air qui file, qui court et circule, cet état en suspension qui dépend du lieu, de ce qui s'y passe, s'y trame, de ce qu'il renferme, merveilles et singularités acoustiques, et de la possibilité de rendre visible l'invisible sensation de l'unique, de cet éphémère instant, collectif.
Qualité de l'écoute, seul méthode pour percevoir et se laisser emporter par le présent. L'ici et maintenant incandescent pour peu que l'on veuille bien le laisser être.
Qualité de disponibilité, cet élément fondamental ouvrant la porte à l'inimaginable et à la surprise. Le hasard et "l'accident" comme piste, comme horizon comme appui, comme mondes inconnus et impatients à être déployés. Tout est déjà là mais on ne sait ce qui est encore là. Chasse au trésor, et puis soudain cette élévation, une communion du présent.
L'aspect physique de La méthode Maxwell est dans l'équilibre, château de carte des sensations tenues en haleine et en l'air. Nul théâtre, nul concert, nul virtuosité technique mais le pari de rendre mobiles et articulés des mondes abstraits ou très narratifs, des espaces élargis ou la densité d'une présence, le corps et l'incroyable immensité d'une architecture spontanée qui provoque - parfois souvent pas toujours seulement ici - l'apparition d'un élément inconnu, révélé, vibrant, incroyable et fantastique et qui ne peut se résumer à la somme de ce qui se voit ou s'entend.
Une beauté de tous pour tous que seul l'improvisation libre peut faire apparaitre.
Qu'importe alors l'histoire, ce qui se joue est dans l'impossible soudainement accessible. Le voici incroyablement vivant, l’inouï né d'une vérité nue des lieux et des esprits heureux, des moments inventifs, inimitables. Festin.
Qu'importe le nom aussi, le moyen ou qui, car l'essentiel est déjà là, il "suffit" de le découvrir avec curiosité, avec précaution aussi et se laisser aller à cet immense bonheur de savoir que partout et en chacun réside une incroyable poésie d'être.
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